09 08 1938 vacances à Trégastel / Le temps du bonheur, avant la guerre
1939 Le deuxième conflit mondial éclate.
A Chaville Jean Maurice et son épouse Germaine,ont fait leur chemin depuis Marseille. Jean travaille toujours à Boulogne au « matériel téléphonique ». Germaine gère leur grande famille avec amour et sens pratique. Ils ont en effet 6 enfants, sans compter les cousins ou neveux qui ont besoin d’un pied à terre parisien et les voisins dans le besoin. Générosité d’âme avec une éthique sans faille.
Comme la majorité des français qui ont traversé la première guerre mondiale, ils avaient pensé « plus jamais cela ». Mais le monde est ce qu’il est, l’homme oublie parfois trop vite et la vie bascule de nouveau dans les horreurs de la guerre.
L’entreprise où est Jean ne doit absolument pas tomber dans les mains de l’ennemi, le déménagement s’organise très tôt et dès que les Allemands s’approchent de Paris, l’infrastructure et le personnel part « plus loin »… Ils traverseront une grande partie de la France jusque dans les Cévennes.
Savigny les Beaunes
De son côté Germaine emmène sa petite troupe sur les routes et part se réfugier dans la famille d’abord en Bourgogne où elle aide à accueillir d’autres réfugiés, puis juste devant l’armée à Lyon et enfin Marseille où elle retrouve sa mère. Mais le couple est séparé; même si comme à leur habitude ils s’écrivent, les courriers traînent, se perdent, le téléphone ne fonctionne pas bien. Ils sont souvent sans nouvelle l’un de l’autre, dans l’angoisse de la guerre.. Les aînés ne doivent surtout pas être pris, les plus jeunes malgré la peur des bombes qui les suivent se sentent en vacances.. mais les adultes sont morts d’inquiétude! Qu’à cela ne tienne, il faut survivre, s’organiser, aider les réfugiés qui n’ont pas la chance d’être en famille. Germaine agit comme toujours avec le sourire et une énergie communicative: « Vaille mon âme, avance mon corps! »

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